S'il est aujourd'hui facile de se procurer et d'exploiter de tels écrits, il n'en a pas toujours était ainsi...
Petit retour en arrière, vers la fin du Moyen-Âge en France...
A cette époque, cela fait déjà un bon moment que l'on consigne par écrit des décisions royales, des traités de paix, des titres, la compatibilité des seigneureries, des impôts, etc. Oui, mais les principaux événements de la vie (naissance, mariage, décès) ne sont pas mentionnés dans des registres ad hoc par des officiers publics. La preuve de ces événements est donc précaire, reposant soit sur des papiers domestiques ou des dépositions de témoins.
Et pourtant, ces faits pouvaient déjà se révéler d'une grande importance pour les familles et donc pour la société...
Pour exemple, qui ne se souvient pas du film Le Retour de Martin Guerre, inspiré de l'affaire judiciaire d'usurpation d'identité jugée à Toulouse en 1560 dans laquelle Arnaud du Tilh usurpe pendant des années l'identité du véritable Martin. Les plus perspicaces auront d'ailleurs noté à l'époque que Martin n'avait que 13 ans lorsqu'il s'est marié, et sa future pas plus de 12...
Le Clergé tint les premiers registres qui purent servir à constater l'état civil. Cette action fut rendu possible grâce un monument de la législation de France: l'Ordonnance de Villers-Cotterêts.
1539 - L'Ordonnance de Villers-Cotterêts
C'est en août 1539 que François Ier fait rédiger l'ordonnance de Villers-Cotterêts. Cette ordonnance est d'une importance capitale pour l'état civil (même s'il n'en porte pas encore le nom) (et donc pour les généalogistes ) car elle impose la tenue de registres paroissiaux de baptèmes.
Les actes de sépultures des personnes tenant bénéfice, et seulement elles, renseignent sur le temps du décès. Les baptêmes sont enregistrés afin de prouver la majorité d'âge des sujets du royaume. Tenus par les gens d'Eglise, contresignés du notaire, les registres clos sont enfin consultés au bailliage, lieu de leur conservation.
Art. 50. - Que des sépultures des personnes tenans bénéfices, sera faict registre en forme de preuve, par les chapitres, collèges, monastères et cures, qui fera foi, et pour la preuve du temps de la mort, duquel temps sera fait expresse mention esdicts registres, et pour servir au jugement des procès où il seroit question de prouver ledit temps de la mort, au moins, quant à la récréance.
Art. 51. - Aussi sera fait registres, en forme de preuve, des baptêmes, qui contiendront le temps et l'heure de le nativité, et par l'extrait dudict registre, se pourra prouver le temps de majorité ou minorité, et sera pleine foy à ceste fin.
En d'autres termes, on pourra enfin connaître les dates de naissance et de décès (à quelques jours près).
L'autre intérêt de cette ordonnance est qu'elle fixe le français (disons plutôt le françois) comme langue officielle. Du point de vue du généalogiste amateur, c'est plutôt une excellente nouvelle car nous pouvons encore de nos jours lire assez aisément ces actes vieux de plusieurs siècles, sans avoir à connaître le latin, ni de langues régionales...